Live et masque

Pas le temps de cogiter trop longtemps sur l'écriture du scénario. Glucose, à l'occasion d'un festival Métal, demande au réalisateur de venir prendre les premières prises de vue. Christophe décide de filmer le groupe en représentation avec sa caméra HI8, désireux de jouer sur le contraste entre les images Live et celles de la ligne fictionnelle du clip, tournées en miniDV. La prestation de FAKE est efficace, mais, faute de temps toujours, Christophe ne peut filmer que trois fois l'intégralité de chanson, qui plus est sans playback et sans jeu de lumière scènique complet. L'un des problèmes majeurs réside une nouvelle fois dans le fait que, à l'image du tournage de Totale Remembrance, aucun des membres de FAKE ne vit exclusivement de sa musique, ce qui limite drastiquement le planning.

Conceptuellement, le clip évolue à la fois pour des raisons pratiques et esthétiques. Christophe s'inquiète de la figuration disponible, et décide de contourner le problème en jouant sur l'anonymat suggéré par le titre de la chanson. Le clip parlera de l'uniformité et de l'absence d'individualité à laquelle le groupe finit par échapper. Pour se faire, et ancrer davantage la vidéo dans un univers teinté de fantastique, il est décidé que chaque figurant portera le même masque de la Comedia Del Arte, dont les yeux auront été barrés en X. Ceci à la fois en référence au titre, et également à certains codes de la bande dessinée où les personnages morts sont représentés avec des croix à la place des orbites. L'imagerie est efficace, et FAKE adhère sans bémol à l'idée.